Bakhtech est une société d’informatique innovante et sociale. Nous sommes heureux d’être acteurs de l’inclusion à travers l’accessibilité numérique.
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
Pour le comprendre, il faut aborder le sujet selon la perspective des utilisateurs concernés : les personnes atteintes de handicap.
Aujourd’hui encore, l’accessibilité est négligée malgré les enjeux pour les personnes handicapées (autonomie, employabilité, etc.) et les avantages (plus d’utilisateurs, plus de qualité, etc.) qu’elle présente.
Les 2 catégories de problèmes d’accessibilité
Les problèmes de compatibilité
Pour pouvoir utiliser le numérique (sites, applis) les personnes handicapées utilisent des technologies d’assistance. Celles-ci leur permettent d’utiliser le numérique autrement. Les personnes aveugles utilisent un lecteur d’écran qui leur restitue le contenu de l’écran à l’oral, et leur permet d’interagir avec celui-ci à l’aide d’actions simples.
L’idée est de passer par d’autres sens disponibles pour compenser le sens défaillant.
Pour les personnes ayant un handicap moteur et manquant de dextérité, un switch peut être utilisé à la place du clavier. Le switch est une sorte de clavier avec des boutons plus larges, faciles à actionner.
Le développement de votre site ou appli doit respecter certaines règles pour assurer la compatibilité avec ces technologies d’assistance (lecteur d’écran, switch, plage braille électronique, etc.).
Malheureusement ces règles sont peu connues et très peu prises en compte par les développeurs. Ce qui rend leurs sites ou applis incompatibles avec les technologies d’assistance donc inutilisables par les personnes handicapées.
Cela représente l’essentiel des problèmes d’accessibilité recensés aujourd’hui : l’inaccessibilité est en réalité une incompatibilité avec les technologies d’assistance. La compatibilité est pourtant nécessaire à la navigation de certaines personnes handicapées.
Les limitestechnologiques (les « interdits »)
Certains contenus sont tout simplement inaccessibles parce qu’aucune technologie d’accessibilité n’existe. Par exemple, les contenus audio et vidéo doivent impérativement être transcrits au format textuel ou en langue des signes pour être accessibles aux personnes sourdes.
Prenons aussi l’exemple où une info est donnée qu’avec une forme ou une couleur. Là aussi cette information est inaccessible aux personnes daltoniennes.
De cette absence de technologie compensatrice découlent des contenus qui, selon la réglementation en matière d’accessibilité, sont interdites.
Cette catégorie de règles représente les limites technologiques ou encore des “interdits” à respecter.
L’accessibilité pour le handicap visuel (aveugles, malvoyants)
Les personnes aveugles et malvoyantes utilisent différentes technologies d’assistance : des lecteurs d’écran, des plages braille électroniques, des outils de zoom, etc.
Les règles d’accessibilité doivent donc être respectées pour assurer la compatibilité avec les technologies d’assistance.
Dans l’exemple de la FNAC qu’on voit dans la vidéo, les boutons pour se connecter avec Facebook ou Google n’ont pas d’intitulé. L’attribut prévu à cet effet n’a pas été renseigné par leur développeur, ce qui rend ce composant incompatible au lecteur d’écran et donc inaccessible aux personnes aveugles.
Pour l’exemple sur l’appli de Carrefour, on a le bouton représentant le panier qui est développé sans respecter les règles d’accessibilité. Ce qui rend cette fonctionnalité particulièrement importante inaccessible aux lecteurs d’écran, donc aux personnes aveugles.
L’accessibilité pour le handicap auditif (aveugles, malvoyants)
Ici la règle est simple : il s’agit d’un contenu interdit par la réglementation sur l’accessibilité, car ce contenu n’existe que sous forme de son. Une retranscription textuelle ou en langue des signes doit être proposée. En d’autres termes, l’information doit aussi être accessible par la vue et pas seulement par l’ouïe.
Il s’agit du handicap le plus répandu, 13% de la population. Pourtant, comme on le montre dans la vidéo, avec les sites de France Inter et France Culture presque aucune radio française ne propose une retranscription textuelle de ses podcasts. Par ailleurs, il existe des solutions de sous titrage automatique et facile à intégrer basées notamment sur l’IA (Text To Speech). Bien que toujours insuffisant, c’est un vrai début de solution. Ces solutions (de sous titrage automatique) présentent une véritable opportunité pour aider les entreprises à inclure davantage les personnes sourdes ! Je vous invite à lire mon article sur le sujet : Intelligence Artifielle et Accessibilité Numérique : le mariage parfait !
Cela est aussi valable pour les vidéos souvent sans sous-titrage.
L’accessibilité pour le handicap moteur (Parkinson)
Comme indiqué plus haut, certaines personnes souffrant d’un handicap moteur naviguent au clavier où avec d’autres technologies de pointage. Le focus encadre le composant sur lequel on se trouve dans notre navigation, il est donc important que ce focus soit bien visible. Pour cela la couleur utilisée pour le focus doit le permettre en étant bien contrasté avec le fond.
Sur beaucoup de sites cela n’est pas respecté comme vous pouvez le voir dans la vidéo avec les sites de Mcdonald’s et TF1.
L’accessibilité pour les personnes daltoniennes
Certains d’entre nous confondent le vert et le rouge, d’autres le bleu et le jaune et il y’en a même qui ne perçoivent aucune couleur si ce n’est des nuances de gris.
Il est donc interdit de donner une information qu’avec la couleur, un élément additionnel doit permettre d’y accéder autrement. Par exemple, la convention selon laquelle le vert indique oui, et le rouge non, ne suffit pas pour donner une information.
Cette règle concerne aussi les personnes aveugles car les lecteurs d’écran ne restituent pas la couleur.
L’accessibilité pour les personnes autistes
Certaines personnes autistes sont très sensibles au bruit et aux perturbations de toutes sortes. Il est donc interdit d’avoir sur un site des éléments incontrôlables comme des vidéos (publicitaires ou pas) qui se lancent tout seul et qu’on ne peut contrôler (stopper, mettre en pause et relancer au besoin). Cela est donc interdit. Au-delà de ces personnes handicapées et d’autres c’est aussi un mauvais choix d’ergonomie que d’imposer du contenu incontrôlable à ses utilisateurs.
Ce problème est illustré dans la vidéo avec l’exemple du site de Gala.
L’accessibilité pour les personnes épileptiques
Les changements brusques de luminosité peuvent provoquer des crises d’épilepsie !Pour éviter cela et rendre l’expérience encore plus agréable à tous, un des critères d’accessibilité consiste à utiliser correctement les changements brusques de luminosité. La fréquence de l’effet doit être inférieure à 3 secondes et la surface totale cumulée est inférieure ou égale à 21824 pixels.
Pourquoi rendre votre site ou votre appli accessible ?
Liberté et autonomie
Pas besoin de revenir sur l’importance de la liberté et de l’autonomie. Je préciserai seulement qu’elles peuvent être encore plus importantes pour une personne handicapée. Pourtant, la promesse du numérique était bien d’augmenter la liberté et l’autonomie des personnes handicapées. Le numérique doit permettre aux aveugles d’accéder à l’information en contournant l’inaccessibilité des journaux papiers, permettre aux personnes sourdes de s’informer sur les sites des radios, aux personnes sans bras de pouvoir quand même naviguer, etc.
Malheureusement cette promesse n’est pas tenue jusqu’au bout et nous souhaitons avec vous changer la donne.
Le chaînon manquant est aujourd’hui la formation et la sensibilisation des développeurs.
Plus important encore, la priorité du sujet doit être rehaussée auprès des managers et dirigeants avec une réelle détermination. Le sujet doit être considéré comme un enjeu stratégique important.
Employabilité
Aujourd’hui, travailler c’est souvent utiliser un ordinateur, un smartphone, des applications, des logiciels. Il est donc essentiel que ceux-ci soient accessibles aux personnes handicapées si on veut garantir leur employabilité. Ce serait une partie importante de la solution quant au chômage des personnes handicapées : rappelons qu’il est deux fois plus important que celui des personnes sans handicap !
Le comble c’est que les développeurs de solutions professionnelles ou BtoB semblent se sentir peu concernés par le sujet, or l’accessibilité est plus importante pour le BtoB que le BtoC!
L’accessibilité des sites de e-commerce et BtoC reste aussi importante, comme le prouve cette enquête (60% des personnes aveugles sont obligés de passer par une personne tierce pour leurs achats en ligne, pourtant 73% seraient prêts à faire leurs achats exclusivement en ligne).
Bakhtech a développé un espace centralisé des principales ressources sur l’accessibilité numérique, baptisé Accessibility Lovers. Cette plateforme a pour but de vous aider à découvrir ou à monter en compétences sur le sujet. Vous y trouverez des ressources pour tous les niveaux (débutant, intermédiaire, avancé) et toutes les professions concernées (designers, développeurs, éditeurs, chefs de projet, etc.)
Je vous invite aussi à prendre 5mn pour naviguer comme une personne aveugle, c’est par ici :